Comment se libérer de ses possessions pour se sentir plus libre
« … je possédais bien plus d’objets que je n’étais capable d’en gérer au quotidien. »
regardminimaliste.fr
J’entreprends une démarche minimaliste sans le savoir depuis 5 ans maintenant.
Arrivé à sur Bordeaux pour mes études je vivais comme tout étudiant dans un petit studio de moins de 20 m². À ce moment je possédais encore un très grand nombre d’objets entre mon appartement et la maison familiale. Suivant une formation dans le domaine de la technologie et de l’informatique, j’étais autant attiré par les derniers produits sortis sur le marché, que par les gadgets achetés de manière compulsive par mes amis sur Amazon ! Musicien depuis plusieurs années, je possédais également une grande quantité de matériel en tous genres. J’entassais tout cela dans mon studio, dans ma chambre chez mes parents, dans le garage, dans le grenier. Tout ce matériel en plus de possessions provenant de notre société de surconsommation me dérangeaient.
Les allers-retours le week-end chez ma famille m’amenaient à déplacer une grande quantité d’objets, vêtements, matériels. Ma voiture et mon studio étaient remplis d’objets et je ne m’y sentais plus à l’aise. À ce moment-là je comprenais que quelque chose n’allait pas dans mon mode de vie, je possédais bien plus d’objets que je n’étais capable d’en gérer au quotidien. J’avais besoin d’élargir mon espace vital, j’avais besoin de m’aérer, j’avais besoin de me détacher de certaines choses.
Entrepreneuriat et minimalisme
Mon déclic est arrivé en 2016 suite à la création de ma première entreprise. À ce moment-là j’ai commencé à être ce qu’on appelle un slasheur, une personne cumulant plusieurs activités professionnelles. En journée et en semaine, j’étais apprenti ingénieur dans une grande entreprise dans le cadre de mes études. Le soir et le week-end, j’étais entrepreneur, fondateur d’une agence de communication digitale.
Lorsque ma nouvelle activité professionnelle a commencé à me prendre beaucoup de temps, j’ai appris à mieux m’organiser. Continuellement, j’optimisais mon temps de travail et par conséquent j’alliais ma vie personnelle à « mes vies professionnelles ». À cette période je découvrais des outils de productivité, des méthodes de travail toujours plus performantes tous les jours.
Un an plus tard j’ai craqué, trop de pression, de stress, d’activités, de choses à gérer, d’informations à absorber et retenir chaque jour. Il ne fallait pas que j’apprenne à encore mieux m’organiser, il fallait que je prenne des décisions. Non, je ne souhaitais ni arrêter mes études, ni arrêter mon activité entrepreneuriale, ni arrêter de voir mes amis. Je devais juste trouver le bon équilibre.
J’ai mis du temps à trouver cet équilibre. J’ai commencé par me remettre à la lecture.
En 2017, j’ai terminé un livre que j’avais commencé et recommencé de lire X fois depuis plusieurs années et que je n’avais jamais pris le temps de lire entièrement. Une fois ce livre lu, je me suis senti libéré d’un poids. Ce livre qui trainait sur mon étagère depuis de longues années que j’ai enfin pu rendre à ma mère qui me l’avait prêté. Je me suis alors rendu compte que je pouvais me sentir plus heureux et vivant en terminant certains projets, en me débarrassant de certaines choses.
J’ai donc pris ma vie en main, je démarrais tout juste mon premier CDI, j’avais un seul objectif en tête : me sentir heureux et libre. Je voulais découvrir de nouvelles choses, apprendre mais surtout mieux me connaitre.
La première chose que j’ai compris est qu’en cumulant plusieurs activités professionnelles, en plus de tous les éléments inhérents à ma vie personnelle, je cumulais chaque jour une grande quantité d’informations à retenir et à traiter.
Je devais simplifier certaines choses dans mes journées, beaucoup trop de choix s’offraient à moi pour chaque décision à prendre. Je souhaitais simplifier et réduire le nombre de décisions à prendre chaque jour, on appelle cela la charge mentale.
En étudiant cette problématique, j’ai pris un certain recul sur notre société.
La publicité que l’on nous impose en permanence à la télévision, sur internet, sur les réseaux sociaux, mais encore le long des routes et dans la rue pollue notre esprit. De plus, lorsque nous rentrons chez nous, nos placards et nos étagères regorgent de souvenirs, d’objets à garder au cas où, de cadeaux que nous n’avons jamais utilisés mais dont nous n’osons pas nous séparer.
Désencombrement matériel
En prenant conscience de tout cela j’ai souhaité ralentir, me débarrasser de tout ce qui pouvait me freiner dans mes journées.
Cela a commencé par mon téléphone fixe ; je n’utilisais que mon portable et recevais des appels de publicité sur mon fixe, et mon décodeur TV ; je ne regardais jamais la TV mais uniquement des films loués.
Le grand changement a été pour moi lors de mon deuxième déménagement. Après avoir emménagé dans mon nouvel appartement en 2018, j’ai laissé pendant plusieurs semaines des cartons fermés, faute de temps, d’envie. Je n’avais sorti et rangé que les choses dont j’avais besoin au quotidien. Je me suis alors rendu compte que je n’avais pas besoin de tous les éléments que j’avais laissés dans mes cartons. J’ai donc fait le choix de donner à des personnes de mon entourage et des associations caritatives toutes mes possessions superflues.
Après m’être débarrassé un certain nombre d’objets, matériel de cuisine, jardinage, vêtements, équipements de sport, et autres je me suis senti plus léger, beaucoup moins de choses trainaient hors de mes placards, je passais beaucoup moins de temps à ranger.
En me débarrassant de possessions, j’avais libéré de la place dans mon esprit. Lorsque je travaillais, tout comme lorsque je me détendais, mes yeux avaient beaucoup moins l’occasion de se poser sur un objet qui me rappelait de : le ranger, le réparer, ou simplement de l’utiliser.
Peu à peu le minimalisme a pris beaucoup de sens pour moi, plus je me débarrassais d’objets que je n’utilisais plus ou que je n’aimais plus, plus je me sentais libéré, plus productif mais également plus ouvert aux autres.
Au fur et à mesure que je libérais de l’espace dans mon appartement je ramenais des possessions que j’entreposais chez mes parents. Plus je ramenais des choses chez moi, plus je vendais ou donnais des éléments que je n’utilisais plus.
Le minimalisme et l’argent
En devenant minimaliste je me suis aperçu, sans me l’imposer, que je ne souhaitais plus acheter d’éléments futiles. Je refusais tous cadeaux commerciaux. Je n’étais plus du tout attiré par des produits à la mode ou dernière génération. Je m’intéresse à présent à des éléments dont j’ai réellement besoin ou envie, de qualité, pouvant tenir sur la durée.
Pour me contraindre à n’acheter que des choses me faisant réellement plaisir et non sur un coup de tête, j’emploie une méthode qui consiste à patienter 30 jours avant d’effectuer un achat d’une certaine valeur. Je n’achète cet objet que si au bout de 30 jours d’attente je pense toujours à celui-ci et souhaite encore l’acheter.
En suivant ces indications j’ai économisé une grande somme d’argent. J’ai également pu vendre beaucoup de choses qui trainaient dans mes placards et que je n’utilisais plus.
En 2019 j’ai vendu pour près de 300€ de possessions et plus de 1000€ depuis le début d’année 2020.
À la différence d’un minimaliste, une personne lambda ou une personne maximaliste a tendance à garder beaucoup de choses chez elle. Souvent ces objets, ces gadgets gardés au cas où, peuvent avoir une réelle utilité quelques mois ou quelques années plus tard. Chacun de ces objets stockés peut être alors enfin utilisé, ou donné. Il y a toujours une excellente raison de garder des choses même n’ayant aucune valeur. Malheureusement, tout le monde ne possède pas une grande maison, un grand appartement, un grand garage afin de les stocker. Effectivement, il est possible que vous vous débarrassiez demain d’un objet que vous n’avez jamais utilité mais dont vous aurez finalement besoin dans quelques années. Il ne faudra pas regretter de vous en être débarrassé. Car au moment où vous vous en êtes séparé, cet objet n’apportait rien à votre vie. Je pense qu’il est plus intéressant financièrement de se faire prêter un objet ou de le louer s’il s’agit d’un besoin très rare ou très peu régulier (quelques fois par an ou par décennie !). En vendant des objets que vous n’utilisez plus vous évitez d’immobiliser une somme d’argent dans un bien passif, perdant de la valeur et devant potentiellement être entretenu. L’argent récupéré de la vente de cet objet vous permettra alors d’épargner ou de l’utiliser afin de financer des expériences, dont les souvenirs vous apporteront plus de joie que des biens matériels.
Pour conclure je dirais qu’il ne faut pas rechercher à devenir minimaliste par mode, mais plutôt par choix. Pour ma part le minimalisme m’apporte énormément de simplicité au quotidien. J’avais besoin de cette simplicité du fait du cumul de mes activités professionnelles. Mais le minimalisme m’apporte également beaucoup d’un point de vue sociétal, économique et écologique de par mes convictions personnelles.
Après m’être débarrassé de plus de la moitié de mes possessions, je pense qu’il me reste encore un long chemin à parcourir afin de me sentir totalement libre. Néanmoins à ce jour je me sens beaucoup plus épanoui dans ma vie, je me sens plus sûr de moi et beaucoup plus libre de mes déplacements. J’ai réduit considérablement le nombre de décisions que je devais prendre au quotidien, et ma charge mentale est à ce jour beaucoup plus limitée.
Dites-moi en commentaire ce que vous avez pensé de cet article et comment vous percevez vous-même le minimalisme !
Très bel article
Minimaliste depuis ma tendre enfance c’est l’éducation que j’ai reçu qui me permet de continuer dans cette lancée.
Effectivement posséder des objets qui ne sont même pas utilisés durant 1 année complète et aberrant.
Posséder moins pour se sentir libre est très bien décris dans ton article.
Partage d’expérience très intéressant.
A ce propos, ça va être à mon tour de faire encore et encore du tri dans mon cellier (pour faire passer l’hiver au skate, à la canne à pêche … si tu vois ce que je veux dire) ;-).